Comment réduire les émissions de GES sur l’ensemble de la chaîne de valeur ?
À l’occasion du Salon de l’agriculture à Paris, une table ronde a été organisée par MyEasyFarm pour réfléchir aux solutions de décarbonation de la chaîne de valeur pour les entreprises du secteur agro-industriel. Témoignages de Biosphères, Carbonapp et Cristal Union.
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« En moyenne, deux tiers des émissions d’un groupe agro-industriel sont liées à la supply chain et concernent principalement la partie production », rappelait François Thierart, fondateur de MyEasyFarm, lors d’une table ronde organisée par la start-up au Salon de l’agriculture à Paris, lundi 26 février.
Trouver le bon itinéraire technique
Dans un contexte de décarbonation de l’agriculture, la réduction des émissions de GES générées de manière indirecte (Scope 3) est un axe privilégié par les acteurs de l’aval. Bien qu’il n’existe pas de définition officielle de l’agriculture régénératrice, certains organismes, tels que Biosphères, s’attellent à identifier les pratiques des agriculteurs et à les qualifier. « Nous élaborons des critères pour définir les pratiques alignées avec le fonctionnement des écosystèmes et qui relèvent ainsi de l’agriculture régénératrice », explique Sébastien Roumegous, fondateur de Biosphères. Pour lui, ce type d’agriculture consiste à « réaugmenter le niveau de production végétale au niveau du sol », via la diminution du travail du sol, l’installation de couverts et de rotations. Elle présente l’avantage d’inclure, en plus de la problématique du carbone, les « problématiques liées à l’eau et à la santé des sols ».
« L’agriculture régénératrice est un marchepied pour conscientiser les clients et les producteurs », complète Nicolas Ferrière, de Carbonapp, entreprise qui génère des crédits carbone et les revend sur le marché du carbone. « C’est pourquoi il est important de trouver le bon itinéraire technique pour être gagnant en diminuant à la fois les charges (intrants, mécanisation) et en valorisant économiquement la production : prime filière, crédit carbone, etc. », précise Sébastien Roumegous.
Générer de la valeur
Pour Julien Coignac, coordinateur RSE chez Cristal Union, le crédit carbone reste un levier « insuffisant » pour rémunérer ses producteurs de betteraves. Dans le cadre de sa stratégie de décarbonation globale, le groupe Cristal Union s’attache à valoriser au niveau européen ses sucres et alcools agroécologiques et bas carbone avec son offre Amplify.
Pour cela, la coopérative a débuté le recensement des pratiques chez ses producteurs de betteraves et fait appel à Biosphères pour former ses techniciens. « Près de 20 % de nos agriculteurs sont déjà engagés dans des pratiques de l’agriculture régénératrice », précise Julien Coignac. Ces efforts devraient être récompensés à partir de cette année avec une prime à hauteur de 5 €/t de betterave.
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